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Temps vrai, temps moyen, temps universel, équation de temps... Et quoi encore ?
Essayons de clarifier la situation afin de remettre les pendules à l'heure !

Les horlogers étaient préoccupés par les problèmes de l'exactitude et de l'uniformité de l'heure à Paris. Avec le
perfectionnement et l'utilisation accrue des montres et des pendules dans la vie de tous les jours, chacun prenait conscience de la différence entre le temps vrai, qui est le temps du soleil et des cadrans solaires, et le temps officiel qui est le temps moyen, régulier des horloges et des montres. Louis XIV, le ROI-SOLEIL, avait bien spécifié qu'il fallait « régler les horloges publiques suivant le cours du Soleil». Les horlogers étaient particulièrement mécontents de cette différence. Leurs montres étaient de plus en plus précises, mais elles marquaient une heure différente de l'heure légale. Leur devise, inscrite sur leurs armoiries, traduisait bien leur déception: «Solis mendaces arguit horas», les heures du Soleil sont trompeuses. Il fallait donc tous les jours avancer ou reculer les aiguilles de sa montre, en consultant un almanach ou en les faisant accorder avec un bon cadran solaire. Ce décalage n'était pas toujours compris par le public qui accusait les horlogers de vendre des montres qui marchaient mal. On peut lire dans le Mercure de France de 1738. «Plusieurs horlogers se voyant tous les jours exposés aux reproches
de leurs Pratiques, qui prétendent que leurs Montres ne sont pas justes, parce qu'elles ne s'accordent pas avec un Cadran Solaire, que chacun affectionne dans son Quartier». Extrait du N° 27, p 107, de la revue de l'AFAHA 

 

Le réglage des horloges sur le temps vrai.

Une particularité des usages de cette époque, dont on devait forcément tenir compte dans la construction des
horloges, est le fait, que l'heure officielle était alors réglée sur le temps vrai, c'est-à-dire sur la marche apparente diurne
du soleil, qui est très irrégulière 1). On était donc obligé de dérégler constamment, et selon les saisons de l'année, la
marche des horloges, ce qu'on réalisait par des méthodes très différentes : le moyen le plus élémentaire consistait à
monter ou à descendre la lentille du pendule, pour faire avancer ou retarder l'horloge selon les variations de l'heure
solaire ; mais on avait également créé certains dispositifs mécaniques à l'aide desquels on réalisait une certaine pré-
cision. Pour celles des horloges qui ne possédaient pas de cadran extérieur, et qui n'indiquaient les heures qu'à l'aide de la sonnerie, on se servait d'un dispositif spécial pour déclencher le rouage de sonnerie (fig. 9 ; détails n et 12). Ce déclenchement s'opérait à l'aide de taquets fixés sur un disque faisant un tour à l'heure, et sur lequel ils pouvaient être reculés soit sur avance, soit sur retard. Ce disque était muni, en outre des
minutes, de divisions correspondant aux équations solaires, de sorte que les taquets pouvaient être déplacés selon ces divisions, afin que le déclenchement de la sonnerie ait lieu plus tôt ou plus tard qu'aux heures régulières 2).

En 1698 le R. P. Allexandre soumit à l'Académie des Sciences un projet de dispositif consistant essentiellement
en une roue faisant un tour en un an, munie d'un disque de forme ovale dont les rayons inégaux correspondent aux
équations solaires, et qui devait automatiquement allonger ou raccourcir le pendule, afin de faire correspondre la marche de l'horloge au temps vrai ; mais l'auteur ne dit pas si son projet a jamais été exécuté, et quel en a été le résultat 3).


1) ALLEXANDRE, bibl. n° 2, p. 21: «On aime mieux mettre la main à une horloge pour la faire accorder avec le soleil, qui est notre règle, que de la voir trop différence de la véritable heure que marque le soleil sur les cadrans». BÔHM, bibl. n° 14, p. 21::
Il n'y a pas longtemps que les horloges publiques de Prague sont réglées sur le temps moyen, et dans maintes localités elles sont encore actuellement réglées sur l'heure solaire.
2 ) BERTHOUD, bibl. n° 9, t. i ; p. 230.
3) ALLEXANDRE, bibl. n0 2, p. 22, et 142.

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